Traitements médicamenteux de la spasticité.
Auteurs : Rode G1, Maupas E, Luaute J, Courtois-Jacquin S, Boisson DLa spasticité est l'un des éléments cliniques observés à la suite d'une lésion de la voie pyramidale. Son expression clinique est polymorphe selon le niveau d'atteinte du premier neurone moteur, et ses conséquences sont variables sur le plan fonctionnel. Ce n'est qu'en cas d'effets négatifs (spasmes douloureux, enraidissement, déformations) qu'un traitement sera introduit. Il existe trois classes médicamenteuses différentes : les GABAergiques (haclofène, benzodiazépines), les agonistes a2 adrénergiques centraux (tizanidine, clonidine), et les anti-spastiques d'action périphérique (dantrolène). Le baclofène reste l'anti-spastique le plus utilisé. Son indication préférentielle est la spasticité d'origine spinale, en particulier si l'étiologie en est la sclérose en plaque. L'efficacité des benzodiazépines (diazépam, tétrazépam, clonazépam) est comparable à celle du baclofène ; en revanche, leurs effets secondaires (somnolence) sont plus fréquents. Ils sont indiqués en cas de spasticité associée à une anxiété. La tizanidine est un anti-spastique efficace et bien toléré, dont la prescription en France exige une autorisation temporaire d'utilisation (ATU). Le dantroléne dont le mode d'action est périphérique, peut être prescrit dans les différentes formes de spasticité. Il existe d'autres molécules ayant des propriétés anti-spastiques (gabapentine, cyproheptadine, piracetaml : leur intérêt est limité en monothérapie, et elles sont le plus souvent administrées en complément d'un traitement anti-spastique habituel.