L’insuffisance mitrale est secondaire à la perte d’étanchéité de la valve mitrale par dysfonctionnement d’un ou plusieurs éléments de l’appareil valvulaire mitral. On différencie les insuffisances mitrales aiguës, d’installation brutale, des insuffisances mitrales chroniques dont l’évolution est plus progressive. La physiopathologie de l’insuffisance mitrale est complexe. Elle peut être abordée par l’étude des facteurs influençant le volume régurgité et l’évaluation du retentissement hémodynamique d’aval (étude de la fonction ventriculaire gauche) et d’amont (degré de compliance de l’oreillette gauche et pression pulmonaire). Le volume régurgité est plus important quand la durée de régurgitation est plus longue, la taille de l’orifice régurgitant plus grande et l’amplitude du gradient systolique ventriculo-atrial plus élevée. L’étude de la fonction ventriculaire gauche est difficile, tout particulièrement dans les insuffisances mitrales chroniques où la normalité apparente des indices de fonction ventriculaire gauche peut masquer une altération significative des capacités contractiles des fibres myocardiques. Enfin, la différence de compliance atriale gauche dans la régurgitation aiguë et chronique explique, à volumes régurgités identiques, certaines différences hémodynamiques. Avec l’augmentation de l’espérance de vie et la diminution d’incidence du rhumatisme articulaire aigu, les étiologies des insuffisances mitrales ont évolué sur les 30 dernières années. Elles sont maintenant dominées par les insuffisances mitrales dystrophiques, et par l’endocardite infectieuse alors que les atteintes rhumatismales sont devenues plus rares.