Objectifs. – Étudier la fréquence de la prise de poids chez les femmes sous contraceptif oral, et analyser la relation entre cette fréquence et les caractéristiques des deux derniers types de pilule utilisés.Matériel et Méthode. –Trois mille six cent neuf femmes représentatives de la population féminine de 15 à 45 ans ont été recrutées par sondage en 2001. L’étude porte essentiellement sur les 1665 femmes qui utilisaient la pilule au moment de l’enquête. Les données ont été recueillies par autoquestionnaire.Résultats. – Trente pour cent des femmes déclaraient avoir pris du poids depuis l’utilisation de leur dernière pilule ; 4 % des cas n’avaient pris qu’1 kg, 10 % avaient pris 2 kg, et 16 %, 3 kg ou plus. La prise de poids était plus fréquente (p =0,01) chez les femmes de moins de 25 ans (35 %) que chez les femmes plus âgées (29 %). Cette prise de poids ne variait pas en fonction du type de pilule utilisé, de la durée de son utilisation ou de l’âge à la première utilisation. Elle était plus fréquente en présence d’autres effets indésirables, tels que les douleurs mammaires, les troubles cutanés, ou les métrorragies. La prise de poids était moins fréquente chez les femmes qui avaient déjà utilisé la pilule dans le passé que chez les femmes qui en étaient à leur première utilisation (28 % vs 34 % ;p= 0,008). Les plus courtes durées d’utilisation de la pilule précédente étaient associées à une fréquence plus élevée de prise de poids (p= 0,05), les femmes ayant présenté le plus d’effets indésirables dans le passé ayant changé plus rapidement de spécialité que les autres femmes. Enfin, la fréquence de la prise de poids était beaucoup plus élevée chez les femmes qui avaient pris du poids lors de l’utilisation de la pilule précédente que chez les femmes qui n’en avaient pas pris (53 % vs 14 % ;p= 0,0001). Au total, parmi l’ensemble des femmes qui avaient utilisé précédemment la pilule, 8 % avaient abandonné cette méthode contraceptive pour un problème de poids.Discussion et conclusion. – Le problème de la prise de poids sous pilule étant indépendant, à long terme, du type de spécialité utilisé, il est important de développer de nouvelles recherches centrées à la fois sur des approches chimiques, biologiques et nutritionnelles, afin de répondre au mieux à l’une des préoccupations majeures des utilisatrices de pilule.