L’exploration fonctionnelle cérébrale par l’intermédiaire des « Potentiels en relation avec les évènements » (ERPs) possède un intérêt certain pour le psychiatre clinicien. Cet intérêt ne réside pas à poser des diagnostics à partir d’indices électrophysiologiques car le diagnostic psychiatrique est un processus complexe qui soulève de nombreux problèmes théoriques, méthodologiques et éthiques. En revanche, il se traduit dans 3 domaines préférentiels :celui de la prescription médicamenteuse ;celui de la description et de la compréhension des troubles cognitifs et tout particulièrement des troubles de l’attention ;celui de la relation thérapeutique.1) De nombreuses données expérimentales ont montré que l’amplitude de la P300 et de la VCN de même que la courbe de réponse de la composante auditive N1/P2 en fonction de l’intensité de la stimulation (LDAEP) sont modulées par certains des systèmes neurochimiques sur lesquels agissent les psychotropes. Leur analyse apporte ainsi des informations sur la réactivité des récepteurs catécholaminergiques et sérotoninergiques ce qui peut constituer une aide pour prévoir des réactivités préférentielles et des intolérances médicamenteuses. 2) En revanche, l’étude descriptive conjointe des temps de réaction et des amplitudes, latences et durée de la P300 et de la VCN apporte des informations sur les capacités d’auto-organisation et d’autorégulation du système cérébral et aide à la description et à la compréhension des troubles cognitifs du patient. 3) Enfin, la restitution de ces données objectives au patient et leur confrontation avec son vécu subjectif personnel peuvent l’aider à mieux appréhender ses difficultés et à modifier son expérience de la maladie et lui apportent un cadre de rationalité conforme à la culture technologique actuelle.
Mot-clés auteurs
Potentiels en relation avec les évènements (ERPs); Psychiatrie clinique; Nosologie psychiatrique; Psychotropes; Auto-organisation cérébrale;