Erysipèle hémorragique: intérêt d'une courte corticothérapie adjuvante (3 cas).
Auteurs : Estines O1, Coste N, Perceau G, Becker S, Leberruyer PY, Bernard PIntroduction. L'érysipèle hémorragique est une entité clinique de description récente. Nous rapportons trois cas de cette forme rare de dermohypodermite bactérienne, qui nécessite une courte corticothérapie générale en association à l'antibiothérapie adaptée pour obtenir une guérison complète. Observations. Le cas n° 1 était un homme de 75 ans, hypertendu et diabétique. Le cas n° 2 était une femme de 69 ans, atteinte de cirrhose d'origine alcoolique. Le cas n° 3 était une femme de 56 ans, obèse, sans antécédent médical notable. Ces 3 malades avaient un érysipèle bulleux et hémorragique du membre inférieur ne s'améliorant pas après plusieurs jours d'antibiothérapie parentérale adaptée. Dans les 3 cas, une corticothérapie générale adjuvante (prednisone, 0,5 mg/kg/j) pendant 5 à 8 jours a permis une guérison rapide et complète des lésions cutanées ainsi qu'une disparition de la fièvre et des douleurs locales. Discussion. L'érysipèle hémorragique peut être difficile à distinguer d'une fasciite ou d'une dermohypodermite nécrosante en raison de l'aspect local hémorragique et souvent bulleux, et la mauvaise réponse à une antibiothérapie antistreptococcique adaptée. Dans 2 des 3 cas, un traitement anticoagulant associé ou des anomalies de coagulation peuvent avoir constitué des facteurs favorisants. L'efficacité d'une corticothérapie générale adjuvante pendant 5 à 8 jours, en association aux antibiotiques, est la caractéristique de ce syndrome. L'adjonction de corticostéroïdes par voie générale permet en règle la résolution rapide et complète de l'affection.