Physiopathologie du syndrome de Sjögren.
Auteurs : Mariette X1Le syndrome de Sjögren (SS) est un excellent modèle pour comprendre la physiopathologie des maladies auto-immunes et les liens entre auto-immunité et lymphome. De nouveaux éléments jouant probablement un rôle dans la physiopathologie de cette maladie multi-factorielle ont été identifiés ces dernières années : - la prédisposition génétique reste encore largement inconnue, mais il existe une liaison entre certaines molécules HLA et le type d'auto-anticorps sécrété ; - cette maladie, appelée quelquefois « épithélite auto-immune », s'accompagne d'une activité anormale d'apoptose dans les cellules épithéliales ayant pour conséquence l'accumulation anormale de produits de dégradation de protéine du cytosquelette comme l'alpha- et la bêta-fodrine et la présentation au système immunitaire de nombreux auto-antigènes nucléaires; - l'importante activation polyclonale des lymphocytes B est sans doute médiée, au moins en partie, par une augmentation importante d'une molécule de la famille du TNF: BLyS (ou BAFF) jouant un rôle dans la production des auto-anticorps; - l'inhibition des glandes saines restantes par des cytokines ou par des anticorps anti-récepteurs muscariniques et le fonctionnement anormal de certaines pompes à eau comme l'aquaporine sont des éléments importants, pouvant expliquer le dysfonctionnement des glandes saines restantes; - la stimulation permanente des lymphocytes B auto-réactifs favorise la survenue d'événements oncogéniques et peut aboutir à la survenue de lymphomes B ayant une activité auto-anticorps. Peu à peu, les liaisons entre ces différents éléments du puzzle se mettent en place. La meilleure compréhension de la physiopathologie permet d'espérer la mise au point de nouveaux outils thérapeutiques qui font cruellement défaut dans cette maladie.