D’après les études de l’OMS, une grande partie des besoins en contraception humaine ne sont pas satisfaits par les méthodes disponibles pour diverses raisons (médicales, économiques, politiques ou culturelles). De ce fait, le développement de nouvelles méthodes de contraception plus accessibles à des populations moins médicalisées, de moindre coût et aussi efficaces que les moyens actuels apparaît comme une nécessité. Au cours des 20 dernières années, un nombre important de stratégies a été proposé pour le développement de vaccins à effets contraceptifs et plusieurs antigènes identifiés comme cibles potentielles pour l’immunocontraception. Les recherches les plus dynamiques concernent actuellement des méthodes visant, soit à supprimer la sécrétion donc l’activité des hormones de la reproduction (GnRH, LH/hCG, FSH), soit à induire des anticorps antispermatozoïdes (RSA-1, SP10, SP17, TCLe-1, PH-20) et anti-ovocyte (ZP1, ZP2, ZP3). Nous avons développé une stratégie vaccinale contraceptive contre le récepteur de la FSH. Des singes mâles (Macaca radiata)adultes ont été immunisés contre des phages recombinants qui expriment à leur surface des peptides de la région N-terminale du récepteur de la FSH. La stérilité mâle a été obtenue sans modification des taux circulants d’androgènes. Ce vaccin n’induit aucune toxicité, ni d’effets secondaires sur le métabolisme général. Les effets contraceptifs persistent tant que les taux d’anticorps sont maintenus et l’arrêt du traitement se traduit par un retour à une fertilité normale. Toute méthode de contraception par immunisation vise à provoquer une auto-immunité contre une fonction clé d’un processus qui contrôle la fertilité. Le défi à relever est donc d’allier des connaissances approfondies sur la physiologie de la reproduction humaine, la biochimie des protéines impliquées dont on désire inhiber la fonction par vaccination, enfin la maîtrise des réponses immunologiques.