Patients vivants à 5 ans après oesophagectomie curative pour cancer.
Auteurs : Mariette C1, Fabre S, Balon JM, Piessen G, Lamblin A, Triboulet JPBut de l'étude. - Identifier des facteurs prédictifs de survie à 5 ans des patients opérés d'une oesophagectomie curative pour cancer. Patients et méthodes. - Nous avons revu les dossiers de 370 patients ayant bénéficié depuis janvier 1982 d'une oesophagectomie curative pour carcinome oesophagien épidermoïde (n = 320) ou glandulaire (n = 50). Après exclusion des décès postopératoires (n = 20), ces patients étaient survivants (groupe S, n = 113) ou décédés (groupe NS, n = 237) après 60 mois de suivi. La comparaison a été faite par analyse uni et multivariée. Résultats. - Les taux de mortalité et de morbidité postopératoires étaient respectivement de 4,0 et de 37,6 %. Onze variables étaient significativement liées à l'événement « survie à 5 ans »: l'absence de dénutrition ou de dysphagie, une exérèse par voie transhiatale, l'absence de réintervention, une tumeur d'extension limitée, une réponse histologique au traitement néo-adjuvant, l'absence de rupture capsulaire ganglionnaire, un nombre de ganglions envahis ≤ 4, un ratio de ganglions envahis ≤ 0,1, l'absence de récidive tumorale ou de localisation tumorale métachrone. En analyse multivariée, les facteurs prédictifs de survie à 5 ans étaient l'absence de dysphagie initiale (p < 0,001), une tumeur d'extension limitée (stades 0, I, IIA) (p = 0,001) et l'absence de tumeur métachrone (p = 0,016). Conclusion. - Un nombre significatif de patients peut être guéri d'un cancer de l'oesophage par exérèse chirurgicale complète étendue. Les variables prédictives de survie à 5 ans et pouvant être évaluées dès le stade pré-opératoire, à savoir la dysphagie et l'extension tumorale, devraient aider à la sélection des patients à risque en vue d'un traitement néo-adjuvant.