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Impact d'une dette de sommeil sur les rythmes physiologiques.

Auteurs : Spiegel K1, Leproult R, Van Cauter E
Affiliations : 1Centre d'Etude des Rythmes Biologiques, Laboratoire de Physiologie, Université Libre de Bruxelles, Brussels, Belgium.
Date 2003 Novembre, Vol 159, Num 11 Suppl, pp 6S11-20Revue : Revue neurologiqueType de publication : article de périodique; subvention de recherche ne provenant pas du gouvernement américain; subvention de recherche PHS du gouvernement américain;
Résumé

Une partie de plus en plus importante de la population adulte des pays industrialisés souffre d'un manque chronique de sommeil. Bien que des études animales aient montré que la privation totale de sommeil est létale, il est généralement admis qu'une privation partielle de sommeil durant plusieurs jours ou mois consécutifs affecte les performances cognitives et l'humeur mais n'a pas de conséquences sur la santé. Nous avons analysé le sommeil et les profils hormonaux chez 11 sujets masculins en bonne santé après 6 jours de restriction de la période de sommeil (4 heures au lit) et après 6 jours d'extension de la période de sommeil (12 heures au lit). En fin de réduction de la période de sommeil, les sujets présentaient non seulement une diminution des durées de sommeil lent profond (SLP) et de sommeil paradoxal (SP), mais également une altération de la distribution temporelle de ces stades de sommeil, à savoir une pression accrue pour le SP en début de nuit et une diminution de l'activité des ondes lentes durant le premier cycle de sommeil, deux phénomènes typiques de la dépression. De nombreuses perturbations de la rythmicité hormonale ont également été observées en dette de sommeil. La quantité de mélatonine sécrétée était moindre en raison d'un retard dans le début de sa sécrétion nocturne et d'une diminution de la valeur de l'acrophase. Si le profil nycthéméral du cortisol était globalement préservé, la dette de sommeil était associée à des concentrations augmentées en fin de journée et à un raccourcissement de la période de sécrétion minimale. Les taux d'hormones thyroïdiennes étaient accrus, entraînant une quasi-abolition de l'élévation nocturne circadienne de l'hormone thyréotrope (TSH) et une diminution des concentrations nycthémérales moyennes de cette hormone. L'acrophase du rythme de leptine est survenue prématurément, son amplitude et les concentrations nycthémérales moyennes étaient diminuées. L'élévation nocturne des concentrations de prolactine (PRL) était abrupte mais de courte durée; les concentrations nycthémérales moyennes étaient abaissées. Un épisode sécrétoire majeur d'hormone de croissance (GH) est survenu avant l'endormissement et a affecté l'activité des ondes électroencéphalographiques lentes en début de nuit. Ces nombreuses altérations étant qualitativement et quantitativement semblables à celles habituellement observées au cours du vieillissement et parfois dans la dépression, une dette de sommeil, telle qu'elle est fréquemment rencontrée au sein de la population adulte des pays industrialisés, est susceptible d'augmenter la sévérité d'épisodes dépressifs et de maladies associées au vieillissement, comme l'obésité et le diabète.

Mot-clés auteurs
Adulte; Déficit; Electroencéphalographie; Evolution; Exploration hormonale; Hydrocortisone; Leptine; Mâle; Physiopathologie; Prolactine; STH; Sommeil; Stade sommeil; TSH;
 Source : PASCAL/FRANCIS INIST
 Source : MEDLINE©/Pubmed© U.S National Library of Medicine
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Citer cet article
Spiegel K, Leproult R, Van Cauter E. Impact d'une dette de sommeil sur les rythmes physiologiques. Rev. Neurol. (Paris). 2003 Nov;159(11 Suppl):6S11-20.
Courriel(Nous ne répondons pas aux questions de santé personnelles).
Dernière date de mise à jour : 22/08/2017.


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