Décompression vasculaire microchirurgicale pour spasme hémifacial. Résultats cliniques à plus d'un an et facteurs pronostiques. Etudes d'une série de 100 cas.
Auteurs : Marneffe V1, Polo G, Fischer C, Sindou MLes auteurs présentent les résultats de la décompression vasculaire microchirurgicale (DVMC) dans une série de 100 cas de spasme hémifacial (SHF). Méthode. - Sous contrôle des potentiels évoqués auditifs précoces (PEAP), la DVMC a été effectuée par abord rétro-mastoïdien, dissection des éléments du conflit vasculo-nerveux et interposition de fibres et/ou d'un écran de Téflon® entre nerf et vaisseau(x) conflictuel(s). Résultats. - Les artères conflictuelles étaient: cérébelleuse antéro-inférieure 57 fois, cérébelleuse postéro-inférieure 56 fois, vertébro-basilaire 22 fois. Chez 32 patients (32 %), coexistaient plusieurs conflits. Le résultat sur le SHF a été considéré comme excellent s'il n'y avait aucun spasme résiduel, bon si le patient se déclarait guéri malgré la persistance de quelques spasmes épisodiques (sédation > 80 %), médiocre pour une diminution de 20 à 80 % du spasme, et comme un échec si elle était inférieure à 20 %. La DVMC a obtenu un effet satisfaisant (c'est-à-dire bon ou excellent) chez 75 % des patients à J10, et 85 % au terme du suivi (un à 18 ans, 5 ans en moyenne). Parmi ces derniers, 29 (34 %) ont vu leur SHF guérir progressivement (délai 3 ans et demi dans 1 cas). Il y a eu 9 cas de récidive, c'est-à-dire réapparition du SHF après effet satisfaisant initial. En post-opératoire, ont été notés 1 cas de parésie faciale persistante, 7 déficits auditifs persistants, dont 2 hypoacousies et 5 cophoses, et 1 cas de troubles durables de la déglutition. Aucun décès ni trouble ischémique du tronc cérébral ou du cervelet n'a été déploré. L'essentiel de nos complications auditives sont survenues avant l'usage systématique du monitorage per-opératoire des PEAP (3 des 5 cophoses parmi nos 7 premiers patients, 2 sur les 93 autres). Les complications locales ont été: 1 méningite, 8 fistules de LCR nécessitant un traitement par ponctions lombaires, voire drainage lombaire externe, et 3 infections/désunions de cicatrice nécessitant une révision. Conclusion. - Nos résultats concordent avec ceux de la littérature, en particulier en ce qui concerne le taux élevé de guérison à long terme et le faible taux de complications de la DVMC pour le SHF. Nous ne recommandons pas la ré-intervention précoce en cas de résultat initial non satisfaisant. Enfin, le monitorage per-opératoire des PEAP nous paraît indispensable pour prévenir la morbidité auditive.