Dermatoses spécifiques de la grossesse.
Auteurs : Schmutz JL1Un ensemble hétérogène Les dermatoses spécifiques de la grossesse sont en général bénignes, même si elles entraînent une gêne importante. Certaines nécessitent une prise en charge adaptée en raison d'un risque foetal ou maternel péjoratif. Le prurit gravidique Correspondant à une cholestase intrahépatique de la grossesse, présent chez 1 à 2 % des femmes enceintes, il peut être responsable pour le foetus d'un risque de croissance ralentie, de prématurité, voire de mort in utero. Le traitement repose sur la cholestyramine. La pemphigoïde gestationis ou herpes gestationis II s'agit d'une maladie auto-immune de la grossesse survenant chez une multipare entre la 28e et la 32e semaine d'aménorrhée (1 fois sur 5 dans les 7 premiers jours du post-partum). Le diagnostic est confirmé par l'examen histologique d'une lésion bulleuse. L'évolution se fait en général vers la guérison spontanée après l'accouchement dans un délai habituel de 1 à 17 mois. Des récidives, plus précoces et plus sévères que dans l'épisode initial, surviennent dans 50 à 70 % des grossesses ultérieures. Le traitement est surtout à base de corticoïdes: corticothérapie locale de classe Il pour les formes pauci-bulleuses et/ou peu étendues, corticothérapie générale pour les formes graves. Dermatite polymorphe gravidique Ce terme regroupe différentes entités décrites au cours de la grossesse et proches l'une de l'autre. Elles débutent au troisième trimestre, les aspects cliniques sont proches, l'histologie est non spécifique, le bilan biologique est normal, l'immunofluorescence directe est négative, l'évolution est favorable pour la mère et l'enfant, la pathogénie est inconnue. Impetigo herpétiforme Cette dermatose exceptionnelle touche la primipare dans 80 % des cas, l'éruption survenant le plus souvent au 3e trimestre de la grossesse, voire après l'accouchement. Les récidives sont constantes lors de grossesses ultérieures.