Diagnostic et surveillance biologique de six neurosyphilis : apport de l’étude du liquide céphalorachidien
Auteurs : Caudie C1, Garel F, Bancel J, Lombard C, Vandenberghe NNotre objectif est d'identifier les marqueurs du LCR les plus informatifs dans le diagnostic d'une neurosyphilis active et dans la surveillance au cours du traitement antibiotique, à court et long terme. Pour cela nous avons répertorié six cas de neurosyphilis hospitalisés à l'hôpital neurologique de Lyon et suivi l'évolution sur la période 1987-2002. Six dossiers d'hommes âgés de 29 à 72 ans ont été analysés. Deux formes de neurosyphilis sont identifiées, les formes précoces présentant un tableau de méningoencéphalite et de méningovascularite et les formes plus tardives graves correspondant au tabès et à la paralysie générale. Tous les patients sont VIH négatifs. Nous avons réalisé: - sur le LCR, un examen cytochimique avec numération des globules blancs et globules rouges, une cytologie, un dosage des protéines totales et du glucose; - sur le LCR et le sérum, un examen immunologique avec les dosages de l'albumine et des immunoglobulines IgG, IgA et IgM, une électrophorèse et une recherche de bandes oligoclonales d'lgG, les tests VDRL et TPHA pour la recherche des anticorps spécifiques. Les calculs des index LCR/sang sont effectués pour une interprétation correcte des anomalies. Lors du diagnostic d'une neurosyphilis active, les anomalies les plus caractéristiques du LCR sont l'hypercellularité lymphoplasmocytaire, l'hyperprotéinorachie, la synthèse intrathécale d'immunoglobulines (augmentation des index d'immunoglobulines, présence de nombreuses bandes oligoclonales d'IgG) et la synthèse intrathécale d'anticorps anti-tréponème, VDRL, TPHA et index TPHA positifs. Au cours du traitement antibiotique adapté et suffisant, dans les formes méningoencéphalites et méningovascularites, les marqueurs dans le LCR d'une bonne efficacité thérapeutique sont la normalisation de la cellularité puis de la protéinorachie et la négativation du VDRL. L'interprétation des différents tests sérologiques est le plus souvent difficile. Dans les formes les plus évoluées les réponses au traitement sont faibles. L'hypercellularité et l'hyperprotéinorachie sont de bons indicateurs de la persistance d'une réaction inflammatoire active nécessitant la poursuite ou la reprise du traitement.