Pour établir la situation de la schistosomose dans le quartier environnant le campus de l'Université de Yaoundé I, une enquête malacologique (récolte des mollusques d'eau douce, identification et test d'émission cercarienne) a été menée une fois par mois et pendant 12 mois dans deux collections d'eau, suivie d'un dépistage parasitologique de la schistosomose intestinale chez les habitants du quartier ayant eu un contact avec ces collections d'eau. L'enquête malacologique a permis de dénombrer 4 espèces de gastéropodes d'eau douce dont deux (Bulinus globosus et Biomphalaria pfeifferi) sont des hôtes intermédiaires de schistosomes. Des spécimens de Biomphalaria pfeifferi de la mare de l'ex-carrière de Ngoa-Ekellé ont émis des cercaires de Schistosoma pratiquement pendant toute la période du suivi, le pourcentage moyen mensuel de ces gastéropodes infestés étant de 9,7 %. Cent douze sujets sur 138 recensés ont pris part au dépistage parasitologique, soit un taux de participation de 81,2 %. Cet échantillon est composé de 55 individus de sexe masculin et 57 de sexe féminin; 27 sujets sur 112 (21 de sexe masculin et 6 de sexe féminin) éliminaient des oeufs de S. mansoni, soit une prévalence de 24,1 %. La prévalence de S. mansoni est alors apparue significativement plus élevée pour le sexe masculin. La charge parasitaire moyenne par individu était de 248 œufs/g de selles. Elle est plus élevée pour le sexe masculin (280 oeufs/g de selles) que dans le sexe féminin (136œufs/g de selles). Les différences de prévalences et de charges parasitaires entre les sexes sont, au moins en partie, expliquées par un écart important entre le temps mis par ces différents groupes humains pour effectuer leurs activités quotidiennes dans le point d'eau infesté.