Propos. –Les anticorps anti-SSA/SSB sont rencontrés fréquemment au cours du lupus et du syndrome de Gougerot-Sjögren où les sous-types anti-SSA 52 et 60 kDa semblent de répartition variable en fonction du diagnostic : anti-SSA 60 kDa plus fréquemment rencontrés dans le lupus et anti-SSA 52 kDa dans le syndrome de Gougerot-Sjögren (SGS). Nous avons cherché à savoir s’il y avait une utilité à identifier ces sous-spécificités de façon systématique dans toutes les recherches d’anticorps anti-ENA.Méthodes. –L’étude porte sur 162 sérums de patients positifs pour la recherche d’anticorps anti-SSA 52 kDa et/ou 60 kDa et/ou anti-SSB parmi 1600 tests de dépistage des anti-ENA parvenus au laboratoire et provenant des différents services de l’hôpital. Deux techniques ont été employées : un dotblot en dépistage (Innolia-ANA Update Ingen) et un test Elisa (ENALISA BMD) en deuxième intention. Trente-huit sérums de témoins ont été testés en dotblot et retrouvés négatifs.Résultats. –Dans 55 cas sur 162, une seule spécificité a été retrouvée (44 anti-SSA 52 kDa, 10 anti-SSA 60 kDa, 1 anti-SSB) et dans 107 cas, deux ou plus étaient associées (73 cas anti-SSA 52 + 60 kDa et 34 cas anti-SSA 52 ou 60 kDa associé à une autre spécificité). Si les anti-SSA de type 60 kDa isolés ou associés à l’anti-SSA 52 kDa et/ou anti-SSB étaient toujours retrouvés positifs en anti-SSA (et/ou anti-SSB) par test Elisa, aucun des anti-SSA de type 52 kDa isolé n’a été retrouvé positif en anti-SSA par test Elisa. Les résultats par pathologies montrent une plus grande association de l’anti-SSA 60 kDa avec le lupus, une association fréquente des anti-SSA 52 + 60 kDa dans le lupus et dans le SGS et une dispersion plus importante des anti-SSA 52 kDa parmi les groupes de pathologies, avec cependant une positivité au cours d’une maladie auto-immune dans 68 % des cas. Parmi les SGS, 29 % ne possédaient que cet anticorps.Conclusion. –Il nous semble souhaitable d’utiliser des tests performants pour la recherche des anticorps anti-ENA, afin d’identifier les anti-SSA de type 52 kDa isolés qui ne sont pas détectés par les techniques les plus couramment utilisées (immunodiffusion et/ou techniques immunoenzymatiques utilisant des antigènes animaux) et pourraient représenter un marqueur sérique de certaines connectivites non lupiques non classées par les critères actuellement utilisés.