ObjectifsÉtudier l’incidence et la sévérité de la rétinopathie du prématuré chez des enfants nés avant la 32esemaine de gestation ou pesant moins de 1 500 grammes à la naissance.Patients et méthodesEntre janvier et octobre 2002, un fond d’œil a été réalisé à 5 semaines de vie chez des enfants nés avant 32 semaines de gestation ou de poids de naissance inférieur à 1 500 g. Le matériel d’examen utilisé pour le dépistage était l’ophtalmoscopie binoculaire indirecte avec lentille asphérique de 20 dioptries. La dilatation pupillaire était obtenue par 3 instillations de tropicamide réalisées à 15 minutes d’intervalle. Les lésions ont été classées selon la classification internationale de Calgary.RésultatsQuatre-vingt-quatorze prématurés ont été examinés dont 47 garçons et 47 filles. L’âge gestationnel et le poids de naissance moyens étaient respectivement de 29±2,3 semaines et 1 110±340 g. Une rétinopathie a été dépistée chez 21 enfants soit 22,3 % des prématurés examinés. Le détail des stades évolutifs des lésions rencontrées était le suivant : une rétinopathie de stade 3, cinq rétinopathies de stade 2, quinze rétinopathies de stade 1. La maladie a cicatrisé spontanément dans tous les cas et aucun décollement de rétine n’a été constaté. Chez les prématurés nés avant la 26esemaine, 57 % ont développé une rétinopathie. Si la fréquence de la rétinopathie s’est montrée plus élevée chez les enfants ayant bénéficié d’une supplémentation en oxygène (24,2 %) en comparaison aux enfants non suroxygénés (17,8 %), la fréquence de la maladie s’est avérée également importante chez les enfants présentant une pathologie cardiaque et chez les enfants transfusés en culots globulaires.ConclusionLa rétinopathie du prématuré reste un problème d’actualité en France. L’incidence de la maladie dans cette étude apparaît similaire à celle signalée dans des études récentes. Outre les critères habituels de dépistage, il semble nécessaire de proposer un fond d’œil systématique à tout prématuré transfusé ou atteint de cardiopathie.