DéfinitionL’hypo-uricémie (uricémie inférieure à 120 μmol/l) est une anomalie biologique souvent de découverte fortuite, avec une faible prévalence variant, selon son caractère permanent ou transitoire, de 0,15 à 3,38 %.Nouveaux concepts physiologiques du bilan de l’acide uriqueCes dernières années, la compréhension des mécanismes physiopathologiques des hypo-uricémies a été marquée par l’identification de 3 systèmes de transports rénaux et extra-rénaux de l’acide urique : un échangeur Cl/urate (URAT1), une famille d’échangeurs d’anions organiques (OAT) et un canal à urate.Etiologies et complications des hypo-uricémiesPar l’interrogatoire, une cause médicamenteuse ou toxique (allopurinol…), qui explique environ la moitié des hypo-uricémies, est généralement vite reconnue. L’hypo-uricémie peut être rattachée à une maladie connue : insuffisance hépato-cellulaire, néoplasie, diabète, syndrome d’immunodéficience acquise, syndrome de sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique. Sinon, l’hypo-uricémie peut apparaître isolée, justifiant la mesure de la clairance de l’acide urique dont la normalité ou la baisse oriente vers un défaut de l’activité de la xanthine-oxydase et l’élévation vers une anomalie du transport tubulaire proximal d’acide urique (syndrome de Fanconi, hypo-uricémie idiopathique familiale). L’hypo-uricémie ne semble exposer directement à aucun danger mais la survenue d’une lithiase urinaire ou d’une insuffisance rénale aiguë, secondaire à la conjonction d’une hypo-uricémie profonde et d’un stress oxydatif, est toujours possible.