Quatre-vingts pour cent des sujets qui font un passage à l’acte expriment des idées suicidaires dans les mois qui précèdent. L’extériorisation de telles idées n’est donc pas un facteur protecteur, mais bien un facteur de risque à rechercher systématiquement. Plusieurs instruments d’évaluation cherchent à aider les cliniciens ou les chercheurs dans cette démarche. On peut en particulier citer l’échelle d’idéation suicidaire de Beck et l’échelle d’évaluation du risque suicidaire RSD. Leur inclusion dans une étude multicentrique internationale, en double aveugle, avec dose fixe pendant 6 semaines de fluoxétine ou de fluvoxamine, a permis d’étudier les corrélations existant entre elles. L’analyse avant mise sous traitement retrouve une corrélation satisfaisante entre la RSD et l’échelle de Beck (r = 0,69 ; p < 0,0001), ainsi qu’entre la RSD et l’item « suicide » de l’échelle de dépression de Hamilton (r = 0,60 ; p < 0,0001). En revanche, une corrélation moins satisfaisante existe entre la RSD et le score global de l’échelle de Hamilton (r = 0,35 ; p = 0,0002). Au cours de l’évolution sous traitement, l’amélioration de la RSD se montre significativement plus rapide que celle des 2 autres échelles (p < 0,0001) et est influencée par le type de traitement (p = 0,015), ce qui soulève certaines questions. De plus, un score de 7 à la RSD semble représenter aux yeux des expérimentateurs un niveau de risque jugé particulièrement significatif.