La survenue d'une arythmie atriale pendant l'implantation d'un stimulateur cardiaque gêne habituellement la mise en place de la sonde atriale qui est différée jusqu'à l'obtention d'un rythme sinusal ou abandonnée. Nous rapportons l'expérience à 6 mois de l'implantation de la sonde atriale durant l'arythmie atriale, en vue d'une régularisation ultérieure du rythme. La population comprend 65 patients âgés de 78,5 ans (42 hommes, 28 cardiopathies) appareillés pour maladie de l'oreillette (n = 14), bloc auriculo-ventriculaire (n = 44), trouble conductif sous-hisien (n = 7) associés à une fibrillation atriale (63,1 %), un flutter atrial (24,6 %) ou une tachycardie atriale (12,3 %). L'arythmie datait de ≤ 7 jours (47,7 %) ou > 7 jours (52.3 %). La sonde atriale a été positionnée dans l'auricule droit sous contrôle fluoroscopique. Si l'arythmie persistait, une cardioversion électrique était effectuée à 1 mois. L'amplitude du signal atrial peropératoire était de 2,2 ± 1,5 mV (0,5 à 7 mV). Le rythme sinusal a été restauré chez 54 patients. À 1 mois, un patient est en arythmie subintrante et les 53 autres ont un bon fonctionnement du stimulateur double chambre. À 6 mois, sur les 46 patients revus, 4 ont récidivé leur arythmie et les 42 autres ont un bon fonctionnement de leur stimulateur double chambre. Entre 1 et 6 mois, on note une stabilité du seuil de stimulation atriale (1,1 ± 0,7 vs 1,2 ± 1,0 V, ns) et du recueil atrial (2,1 ± 1,0 vs 2,1 ± 0,9 mV, ns). Il n'existe pas de différence significative, à 6 mois, entre le groupe de patients en arythmie récente et celui en arythmie chronique, en ce qui concerne le seuil de stimulation (1,2 ± 1,1 vs 1,14 ± 0,8 V, ns), le recueil (2,17 ± 0,9 vs 2,05 ± 0,9 mV, ns), ou la proportion de bons fonctionnements du stimulateur en mode DDD(R) pour tout retour stable en rythme sinusal (100 % vs 100 %, ns). En conclusion, la mise en place de la sonde atriale dans un auricule arythmique est faisable et permet un fonctionnement satisfaisant du stimulateur double chambre à 6 mois pour tous les patients ayant un rythme sinusal restauré stable. Cette méthode d'implantation favorise la préservation de la synchronisation auriculo-ventriculaire aussi bien chez les patients en arythmie récente que chronique.