ObjectifLes recommandations actuelles proposent de ne traiter par antibiotique que les seules angines à streptocoque β-hémolytique du groupe A (SGA) dont le diagnostic repose sur la réalisation de tests de diagnostic rapide. L’antibiothérapie empirique doit reposer sur les études épidémiologiques actualisées de la résistance dûe aux antibiotiques. Le but de notre étude a été d’évaluer l’activité des antibiotiques actuellement préconisés dans le traitement des angines aiguës à SGA.MéthodeLa pénicilline G, l’amoxicilline, le céfaclor, le cefpodoxime, le céfuroxime, l’érythromycine, la clarithromycine et la clindamycine ont été testés sur 93 souches consécutives de SGA isolées d’angine aiguë en 2002. Les CMI 50 et 90 des antibiotiques ont été déterminées par la méthode de dilution en milieu gélosé (CA-SFM). Les gènes de résistance aux macrolides (ermA,ermB,mefA) ont été recherchés par PCR. La diversité génétique des souches résistantes à l’érythromycine a été analysée par pulsotypie après traitement par Smal (logicielFinger-printing II-Biorad).RésultatsL’activité des β-lactamines testées est comparable et aucune résistance à l’égard de ces molécules n’a été observée (0 %). En revanche, cette étude confirme l’émergence de la résistance aux macrolides chez le SGA, avec une augmentation de la résistance à l’érythromycine en 2002 de 14 % par rapport à une étude antérieure menée en 1996-99.ConclusionL’optimisation du traitement empirique dans les angines aiguës doit tenir compte, d’une part, du risque élevé d’échec d’éradication du SGA associé à la résistancein vitroà l’érythromycine et à la clarithromycine, d’autre part de la sensibilité comparable des différentes β-lactamines. Ces résultats renforcent les recommandations d’utilisation des β-lactamines en première intention dans le traitement de l’angine aiguë à SGA.