Hématomes cutanés et sous-cutanés vus en dermatologie: 17 cas.
Auteurs : Estève E1, Armingaud P, Martin LIntroduction. Les hématomes cutanés sont une cause d'hospitalisation en dermatologie. Leur diagnostic peut être difficile ; ils peuvent, en particulier, simuler des abcès profonds et des thromboses veineuses. Nous avons effectué une étude rétrospective afin de préciser leur fréquence, leurs aspects cliniques et leurs circonstances de survenue. Malades et méthodes. La recherche des séjours a été effectuée par le codage PMSI en utilisant le code « hématome », de janvier 1997 à mars 2003. Les items suivants ont été recherchés: âge, sexe, aspect clinique à l'admission, topographie, prise d'antiagrégants plaquettaires ou d'anticoagulants, existence d'un surdosage documenté, traitement avant l'hospitalisation, existence d'une fièvre. Résultats. Les 17 malades hospitalisés pour hématomes étaient 9 femmes et 8 hommes, d'âge moyen de 71 ans. Treize malades étaient traités par: un antivitaminique K (5 cas), une héparine de bas poids moléculaire (3 cas), un antiagrégant plaquettaire (4 cas), ou une association antivitaminique K et antiagrégant plaquettaire (1 cas). Quatre malades n'avaient pas de traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire; leur bilan de coagulation était normal et leur âge moyen était inférieur à celui des malades ayant un traitement (55 ans versus 76 ans). Les hématomes atteignaient toujours les membres inférieurs. L'aspect clinique était: un hématome simple (3 cas), un hématome inflammatoire ou surinfecté (11 cas), une ulcération post-hématome (3 cas). Sept malades étaient fébriles, avant ou lors de l'hospitalisation. La notion de traumatisme a été trouvée 10 fois. Chez les 9 malades traités par antivitaminique K ou héparine de bas poids moléculaire, un surdosage a été documenté 5 fois. Les traitements reçu avant l'hospitalisation en dermatologie étaient: une antibiothérapie générale (7 cas), une antibiothérapie locale (1 cas), une héparine de bas poids moléculaire (7 cas). Discussion. L'hématome de jambe survient le plus souvent chez un malade âgé, traité par un anticoagulant ou un antiagrégant plaquettaire. Il se présente sous la forme d'une tuméfaction ecchymotique, fréquemment inflammatoire ou fébrile. Un surdosage thérapeutique est fréquemment trouvé. Le ratio avec les érysipèles hospitalisés dans notre service est de 1/8; nous en avons observé 3 cas en moyenne par an durant les 5 dernières années. Il ne s'agit donc pas d'une pathologie rare et les dermatologues doivent en connaître les aspects cliniques et les circonstances de survenue.