En France, les instituts de formation en soins infirmiers préparent d’abord aux métiers du soin. Ainsi les infirmiers exerçant dans le champ de la santé publique, sont des soignants non pratiquants puisque leur recrutement se fait sur le seul critère de possession du diplôme d’Etat d’infirmier au terme de la formation initiale.S’il est admis que la santé publique est dispersée en France, la situation des infirmiers l’est à plus d’un titre. Des attributions peu formalisées, l’absence de réglementation et de formation officielle, compromettent la lisibilité de cette profession qui pourtant existe bien dans les faits.Ce constat est particulièrement illustré par la situation des infirmiers des DDASS et DRASS. Fonctionnaires de l’État, munis de leur seule expérience en soins, sans formation complémentaire spécifique, ils œuvrent avec des administrateurs de la santé et des équipes pluridisciplinaires pour la mise en place des politiques nationales de santé publique. Peu nombreux, isolés géographiquement et fonctionnellement, la plupart suivent des formations diverses et non reconnues souvent contraignantes, parfois sur leur temps personnel.Ce sont les principaux éléments issus de l’étude menée par l’Anidesp2 en 2002, enrichie des conclusions du colloque tenu en mars 2003 au ministère de la Santé, de l’analyse des fiches de postes et des différents travaux réalisés au sein du réseau professionnel sur le terrain.Un cadre de référence balbutiant, des missions en attente de formalisation et une formation à mettre en place, tels sont les principaux points d’appui des différentes propositions que nous faisons à la direction générale de la santé et à la direction générale du personnel et du budget du ministère de la Santé et de la protection sociale.