En situation d'urgence, le bilan pré-opératoire pour la chirurgie cardio-vasculaire est bien différent de la routine pour les bilans électifs. Nous avons analysé une série de 5576 cas dont 823 ont subi des interventions en urgence (14,8%). Les problèmes les plus fréquents pour une intervention en urgence étaient les problèmes vasculaires périphériques (186 cas; 22,6% des procédures en urgence), suivis par les maladies coronaires (156 cas; 19%), les anévrismes de l'aorte thoracique (86 cas; 10,4%), les anévrismes de l'aorte abdominale (54 cas; 5,6%), les maladies cardiaques congénitales (36 cas; 4,4%), les affections nécessitant une transplantation du coeur ou coeur-poumon (31 cas; 3,8%), les problèmes de rythme cardiaque (25 cas; 3%), et d'autres affections (267 cas; 32,4%). La classification par proportion des procédures en urgence par rapport aux opérations électives montre une image différente. En effet, les transplantations étaient toujours des interventions effectuées en urgence (100%) alors que les opérations pour dissection de l'aorte de type A ou de type B ont été réalisées en urgence dans 81,5% des cas. Les cures d'anévrisme de l'aorte thoracique et abdominale ont été réalisées en urgence dans 30 et 20% respectivement des cas alors que la proportion correspondante pour la chirurgie vasculaire périphérique est de l'ordre de 19%. Par contre, la chirurgie en urgence pour les affections coronaires, valvulaire et congénitales étaient un peu en-dessous de 10% pur chacune de ces pathologies. Un bilan pré-opératoire systématique est un outil reconnu pour déterminer le risque des interventions et pour améliorer la prise en charge des affections cardio-vasculaires. Toutefois, l'instabilité hémo-dynamique et d'autres événements qui ont une corrélation négative entre le temps et les résultats sont les principaux facteurs exigeant un bilan accéléré et des cures chirurgicales immédiates.