IntroductionL’usage d’ecstasy (MDMA) s’est développé chez les jeunes depuis les années 1980, essentiellement en milieu festif. Parmi les effets indésirables sévères dus à cette drogue de synthèse, l’hépatotoxicité liée au MDMA et à son mécanisme physiopathologique méritent l’attention.ObservationUn jeune homme âgé de 21 ans a consulté pour asthénie persistante depuis plusieurs mois avec anomalies du bilan hépatique. L’imputabilité des perturbations de ce bilan hépatique à l’ecstasy s’avère hautement probable du fait de la normalisation des transaminases un mois après l’arrêt du produit, devant la négativité de tous les marqueurs viraux d’hépatite et l’absence de consommation de médicaments ou de produits psycho-actifs associés en dehors du cannabis.DiscussionLa revue de la littérature montre la grande variabilité des tableaux cliniques liés à l’hépatotoxicité de l’ecstasy allant de l’hépatite aiguë à l’hépatite fulminante létale. Le mécanisme physiopathologique de ce phénomène reste mal élucidé. Les différentes hypothèses évoquées sont, entre autres, un mécanisme d’hypersensibilité de type immuno-allergique, un phénomène d’apoptose, un déficit en vitamine E, le rôle de l’hyperthermie maligne parfois associée. Le rôle des métabolites de la drogue de synthèse a aussi été rapporté ainsi que des variations individuelles d’origine génétique par rapport au risque de développer une hépatite aiguë après ingestion d’ecstasy. L’hépatotoxicité de ce produit ne semble pas être dose-dépendante ni liée à la durée cumulée d’exposition.