Les brûlures oculaires représentent une part importante des traumatismes oculaires. Elles ont des effets différents sur les tissus de l’œil selon qu’il s’agit de brûlures par bases ou par acides, de brûlures thermiques ou de brûlures par rayonnement. La physiopathologie distingue les phases successives de réaction des tissus : phase initiale de destruction, phase secondaire de détersion et d’inflammation, phase finale de cicatrisation. Le pronostic final est fonction de l’importance des lésions de la phase initiale qui peut toucher toutes les structures du globe oculaire mais aussi les annexes de l’œil. Les brûlures basiques sont de plus mauvais pronostic du fait de la diffusion rapide du caustique à l’intérieur des tissus. Les brûlures acides ont une action limitée à la surface en raison de leur moins grande pénétration. Les brûlures thermiques restent localisées au point d’application. C’est au stade initial que les possibilités thérapeutiques sont les plus importantes. La phase secondaire de détersion met en jeu la cascade biochimique de l’inflammation et la production de protéases. Cette phase peut être contrôlée par la thérapeutique avec le risque d’inhiber trop fortement le passage à la phase finale de cicatrisation. Cette phase est caractérisée par l’apparition d’une néovascularisation en réaction à l’ischémie initiale, d’une réparation cellulaire dans laquelle les cellules souches semblent jouer un rôle important, d’une réparation de l’innervation par le biais duNerve Growth Factor(NGF) et d’une réparation de la matrice extracellulaire dans laquelle les métallo-protéinases matricielles (MMP) ont une fonction essentielle. À ce stade, la thérapeutique ne peut plus intervenir que par la chirurgie des séquelles fonctionnelles ou esthétiques.