Risque infectieux lié au sang chez les coiffeurs-barbiers traditionnels et leurs clients au Maroc
Auteurs : Zahraoui-Mehadji M1, Baakrim MZ, Laraqui S, Laraqui O, El Kabouss Y, Verger C, Caubet A, Laraqui CHLe métier de coiffeur-barbier traditionnel a continué à exposer les personnes qui le pratiquaient et leurs clients à de multiples maladies infectieuses. L'objectif de ce travail a été d'étudier le risque infectieux lié au sang chez cette population et d'évaluer sa connaissance de la notion de risque professionnel. Une enquête épidémiologique transversale, menée dans la région de Casablanca durant l'année 2001, a intéressé 150 coiffeurs-barbiers exclusivement de sexe masculin. Elle a comporté un questionnaire médico-social et un bilan sérologique (VIH, VHC, VHB, TPHA, VDRL). L'âge moyen était de 36,5 ans ± 14,7, l'ancienneté moyenne dans la profession était de 17,8 ans ± 8,7, le niveau socio-économique était pour la majorité bas. Les conditions d'hygiène étaient défectueuses. La notion du risque infectieux lié au sang était dans la majorité des cas méconnue en particulier pour les hépatites B et C ; l'absence de vaccination était la règle. La sérologie VIH s'est révélée négative chez l'ensemble des barbiers. En revanche, la sérologie syphilitique par TPHA était positive chez 7 % et par VDRL chez 4 %. Chez 2 %, l'Ag HBs était positif et la sérologie de l'hépatite virale s'est révélée positive chez 5 % (anticorps anti-VHC positifs). La responsabilisation de tous, notamment des pouvoirs publics et l'interdiction formelle pour les coiffeurs de s'adonner à l'exercice illégal des actes médicaux associée à léur protection médico-sociale nous semblent nécessaires et urgentes. Les règles universelles de prévention doivent être utilisées pour protéger la santé de ces professionnels et celle de la population générale.