Il s'agit d'une étude transversale qui avait pour objectif principal d'analyser les caractéristiques épidémiologiques et microbiologiques des malades tuberculeux pulmonaires TPM+ en situation d'échec ou de rechute. Elle s'est déroulée sur une période de cinq mois (d'août à décembre 1998), pendant laquelle 79 malades ont été recrutés dans les services de pneumo-phtisiologie (PPH) des CHU de Cocody de Treichville et du centre antituberculeux (CAT) d'Adjamé. Sur les 45 souches de mycobactéries obtenues à la culture, 33 antibiogrammes ont été réalisés. Le taux de multirésistance (double résistance à la rifampicine et à l'isoniazide) est de 79 %. A l'analyse de ces multirésistants, on note que la tranche d'âge 20 à 40 ans est la plus touchée (72 %) avec une nette prédominance masculine : 3 hommes pour une femme. Parmi eux 49/79, soit 62 %, ont un niveau d'instruction inférieur ou égal au primaire et ils habitent un logement à cour commune dans une proportion de 67 %. 40 % ont des antécédents de tuberculose et 2 cas ont pratiqué l'automédication. Sur le plan microbiologique, la multirésistance prédomine chez les patients ayant une bacilloscopie fortement positive au départ. L'infection par le VIH n'est pas un facteur favorisant de multirésistance.