L'évaluation des pressions de remplissage ventriculaire gauche fait désormais partie de la routine en échocardiographie. Il s'agit d'une évaluation somi-quantitative, basée en général sur l'analyse du flux transmitral. Un flux restrictif associé à une fonction contractile ventriculaire gauche abaissée est pathognomonique d'élévation des pressions de remplissage ; à l'inverse, une inversion du flux mitral est en général rassurante, sauf lorsqu'il existe une hypertrophie ventriculaire gauche. Dans les autres cas, il est nécessaire de compléter l'analyse avec des indices reflétant l'état de la relaxation ventriculaire gauche. Nous rapportons ici différents arguments permettant de privilégier l'étude doppler tissulaire pulsé à l'anneau, plutôt que la vitesse de propagation en TM couleur, en particulier lorsque la fonction contractile ventriculaire gauche est normale ou relativement conservée. La reproductibilité de mesure de la vitesse de propagation est médiocre lorsqu'elle est relativement rapide (> 50 cm/s), puisqu'une petite variation de mesure dans cette gamme de valeurs a de grondes conséquences sur la valeur de pente. L'étude de la veine pulmonaire, réputée techniquement assez difficile, est parfois très précieuse. La mauvaise concordance des différents indices est l'un des problèmes quotidiens les plus difficiles à résoudre. Toutefois, dans plus de 80 % des cas, il est possible de conclure avec fiabilité à « pressions de remplissage normales » ou « pressions de remplissage élevées ». En aucun cas une étude échocardiographique ne permet une étude fine de la diastole, et les termes de trouble de relaxation, de trouble de compliance ou de dysfonrtion diastolique doivent être évités.