Malgré l'évolution spontanément favorable des phimosis congénitaux dans plus de 80 % des cas passé l'âge de cinq ans, qui est mise en évidence dans de larges séries épidémiologiques, la question de l'attitude à tenir devant un phimosis demeure prédominante pour les mères, de même que la nécessité socioculturelle de décalotter les petits garçons. Ces différents éléments induisent un taux excessif de circoncision. Décrit depuis une dizaine d'années, le traitement par corticoïdes locaux a prouvé son efficacité pour accélérer la maturation naturelle du prépuce. Le but de cette revue de la littérature est d'identifier les aspects évolutifs, socioéconomiques et thérapeutiques des phimosis. En s'appuyant sur ces données, les auteurs recommandent une abstention de tout geste de décalottage avant l'âge d'un an, la nécessité de respecter l'évolution naturelle du prépuce jusqu'à l'âge de cinq ans, et de traiter en première intention par des corticoïdes locaux les phimosis congénitaux ou secondaires plutôt que par un geste chirurgical d'emblée.