Si les hépatocytes peuvent être considérés conceptuellement comme des cellules souches unipotentes, l’existence même de cellules souches ou progénitrices au sens vrai du terme dans le foie adulte a longtemps été discutée. Il est actuellement admis que la réaction ductulaire atypique observée dans des foies d’hépatites sub-massives traduit la prolifération de cellules progénitrices hépatiques, similaires aux cellules ovales décrites chez le rat et à double potentialité hépatocytaire et biliaire. Dans le foie normal, l’identification de ces cellules progénitrices à l’aide des marqueurs c-kit, CD34, Ov6, CK7, CK19, chromogranine A, CD56 reste difficile car ces cellules sont très peu nombreuses et aucun de ces marqueurs n’est vraiment univoque. Leur localisation est encore imprécise et discutée : au sein même des canaux de Hering ou en situation périductulaire. Les mécanismes induisant l’activation et la prolifération de ces cellules progénitrices sont encore mal connus faisant intervenir de nombreux facteurs de croissance comme le stem cell factor, ligand de c-kit, des cytokines, des chemokines comme SDF1 a et le système nerveux végétatif.Les cellules souches hématopoïétiques représentent un autre type de cellules souches potentielles pour le foie. Malgré les espoirs soulevés par les premières publications qui montraient la possibilité d’une colonisation importante et fonctionnelle du foie à partir de cellules souches hématopoïétiques, il apparaît maintenant que ce phénomène est marginal et minime voire inexistant dans les conditions physiologiques et pathologiques habituelles. Dans les conditions expérimentales extrêmes au cours desquelles il a pu être démontré, le débat reste ouvert sur le mécanisme en cause : transdifférenciation vraie ou fusion cellulaire.La capacité commune aux cellules souches et aux cellules cancéreuses de se renouveler indéfiniment, conduit à s’interroger sur le rôle des cellules progénitrices dans la carcinogénèse hépatique. Il est admis que dans certains modèles de carcinogénèse chimique chez le rat, les cellules ovales sont à l’origine des tumeurs induites. La reconnaissance dans le foie humain de cellules progénitrices proches morphologiquement et phénotypiquement des cellules ovales murines conduit à soupçonner le rôle de ces cellules dans le développement des tumeurs hépatiques humaines. Des cellules progénitrices ont été identifiées sur des critères morphologiques et immunophénotypiques dans les adénomes hépatiques et dans les foyers de dysplasie hépatocytaire sur cirrhose. Dans le cadre général des tumeurs épithéliales malignes primitives du foie adulte et indépendamment du contexte de cirrhose sous-jacente, les carcinomes hépatocellulaires typiques et les cholangiocarcinomes typiques sont aux deux extrémités d’un spectre comportant des formes intermédiaires ou mixtes (hépatocholangiocarcinomes) difficiles à classer ; l’existence de c...