Une patiente de 44 ans présentant une tuméfaction du sein droit correspondant à une masse palpable inflammatoire était opérée pour suspicion de lésion maligne. Lors de l’examen extemporané, la tumorectomie était le siège d’une induration diffuse associée à des comédons ; et histologiquement une très forte composante inflammatoire stromale péri-épithéliale évoquait un carcinome mammaire à stroma lymphoïde type carcinome canalaire infiltrant à prédominance intracanalaire (ou endocanalaire, CCIPE). Sur tissu fixé, néanmoins, les cellules épithéliales au contact de l’infiltrat lymphoïde se sont révélées rares, involutives, sans caractère néoplasique. En revanche, le caractère massif et l’architecture de l’infiltrat lymphocytaire pouvaient évoquer un lymphome mammaire. Enfin, les tests immunohistochimiques puis l’étude en biologie moléculaire sur tissu congelé ont permis de récuser ce diagnostic et de poser celui de mastite lymphocytaire pseudo-tumorale. Cette forme de mastite lymphocytaire, exceptionnelle, mérite d’être connue du fait notamment de la difficulté du diagnostic peropératoire.