La procalcitonine (PCT) est la prohormone de la calcitonine. Elle est sécrétée non seulement par la glande thyroïde mais également par d'autres types cellulaires en réponse à une stimulation pro-inflammatoire et en particulier d'origine bactérienne. Ainsi, des concentrations sériques supérieures à 10 μg/l sont rencontrées chez des patients en situation de sepsis sévère ou de choc septique. Nous présentons le cas d'une patiente dont le dosage semi-quantitatif de la PCT par la technique PCT-Q^®(Brahms^®) a révélé un résultat très supérieur à 10 μg/l, retrouvé à deux reprises. Simultanément, la concentration sérique de CRP se révèle basse. Devant cette discordance, un dosage quantitatif de la procalcitonine a été réalisé sur automate Kryptor^®(Brahms^®) et s'est avéré inférieur à 0,5 μg/l. La société Brahms^®a alors procédé à la recherche d'une interférence analytique, en particulier d'un éventuel effet HAMA (Heterophil human Anti-Mouse Antibody) qui s'est révélée positive. En effet, l'ajout au sérum de la patiente d'Ig anti-HAMA a permis d'obtenir un résultat négatif avec la technique semi-quantitative PCT-Q^®. Si le dosage de la PCT demeure, dans l'immense majorité des cas, un marqueur spécifique de l'infection, le biologiste doit garder à l'esprit que ce dosage, comme tous les immunodosages, est soumis à des interférences analytiques pouvant entraîner un résultat erroné. La mise en évidence de cette interférence a été rendue possible grâce à l'interprétation de l'ensemble des examens biologiques ainsi qu'à leur confrontation avec le contexte clinique.