IntroductionLa dysidrose est une dermatose chronique et récurrente qui pose des problèmes thérapeutiques. Son étiopathogénie est peu documentée. La présente étude a eu pour but d’identifier les facteurs associés à la dysidrose.Malades et méthodeIl s’agissait d’une étude prospective cas-témoins, menée de juin 2001 à février 2004 chez des malades consultant en dermatologie à Lomé pour dysidrose. Les cas étaient des malades en poussée de dysidrose palmo-plantaire ou plantaire. Un cas a été apparié par sexe et par âge (± 5 ans) à 2 témoins. Les témoins ont été recrutés au cours des consultations externes d’autres services. Un examen général a été mené systématiquement chez les malades et les témoins à la recherche d’une mycose cutanée. Un prélèvement mycologique était effectué chez les sujets (cas et témoins) ayant un intertrigo interdigito-plantaire.RésultatsCent cas de dysidrose ont été appariés à 200 témoins. L’âge moyen des malades souffrant de dysidrose était de 32,8 ± 14,8 ans et celui des témoins était de 31,4 ± 14,8 ans. En analyse univariée les principaux facteurs associés étaient : les antécédents d’atopie personnelle (OR = 12,6 ; IC à 95 % : 6,4 - 25,1) et d’atopie familiale (OR = 5,8 ; IC à 95 % : 3,2 - 10,5) ; un antécédent d’eczéma (OR = 5,4 ; IC à 95 % 2,6 - 11,4) ; l’hyperhidrose (OR = 4,5 ; IC à 95 % : 5,5 - 40,7), la pratique sportive (OR = 8,8 ; IC à 95 % : 3,9-20,8) ; l’intertrigo interdigito-plantaire (OR = 15,6 ; IC à 95 % : 7,5 - 32,9). En analyse multivariée seuls l’atopie (OR = 10,5 ; IC à 95 % : 8,4 - 20,8) et l’intertrigo interdigito-plantaire (OR = 18 ; IC à 95 % : 10.5 - 25.2) étaient statistiquement associés à la dysidrose. Le germe majoritairement isolé, aussi bien chez les cas que chez les témoins, au cours de l’intertrigo étaitTrichophyton rubrumsans différence significative dans les deux groupes.DiscussionLes résultats de notre étude documentent l’atopie et la présence de l’intertrigo mycosique interdigitoplantaire comme des facteurs associés de façon significative aux dysidroses palmo-plantaire ou plantaire.C’est la première étude cas-témoin qui a mis en exergue l’intertrigo mycosique comme facteur associé de façon statistiquement significative à la dysidrose. Seules des études de cohorte permettront de préciser le rôle étiopathogénique de l’intertrigo mycosique au cours des dysidroses.