La raison principale communément admise pour expliquer le vieillissement des structures du visage est l'effet de la gravité sur les tissus. La théorie proposée ici est de donner à ce vieillissement comme cause principale et initiale les contractions répétées des muscles de la mimique. La gravité ayant dans ce concept un rôle secondaire sur le vieillissement initialement induit par les contractions musculaires. L'étude IRM a récemment permis de démontrer la forme courbe à concavité postérieure des muscles de la mimique chez le sujet jeune. La cause de cette courbure est l'existence à la face postérieure de ces muscles d'un tissu graisseux profond oucorpus adiposum buccaedécrit par Bichat. Ce tissu graisseux a classiquement comme rôle reconnu de favoriser les mouvements des muscles par rapport au plan profond osseux. Si effectivement cet amas graisseux est bien un plan de glissement mécanique, son rôle princeps est ailleurs et constitue le principe fondateur de cette nouvelle théorie du vieillissement. Chez le sujet jeune, sa présence, l'importance de son bombement et sa localisation donnent un caractère spécifique, caractéristique de la jeunesse, aux mouvements des muscles du visage. Le visage exprime alors plus aisément la gaîté, la beauté et la jeunesse du sujet et lui confère un statut biologique privilégié. L'explication physiologique de cette forme courbe des muscles de la mimique, dans le cadre de notre théorie, est la spécificité endirectionet enamplitudeque cette courbure confère aux mouvements musculaires propres à la mimique chez le sujet jeune. Avec l'âge, progressivement, le muscle devient rectiligne et plus court à cause des contractions répétées qui chassent la graisse sous-jacente et augmentent le tonus de repos. L'expression du sujet s'en retrouve plus figée. L'application de ces connaissances nouvelles au rajeunissement du visage donne naissance à de nouvelles possibilités techniques à la fois en médecine et en chirurgie esthétique. Ces nouvelles techniques ont en commun leurs cibles : des segments de muscles de la mimique (maintenir dans le temps une bonne courbure musculaire et un tonus de repos bas) et les bombements graisseux sous-jacents. En médecine, l'intérêt de l'association toxine botulique et comblement est confirmé. Mais deux éléments techniques sont nouveaux : l'injection de produit de comblement doit, dans de nombreuses localisations, avant tout se faire en arrière du muscle pour traiter les creux de manière naturelle et redonner au muscle sus-jacent sa courbure initiale. L'injection de toxine botulique doit se faire dans certains muscles, avec un nombre d'unité très faible (un quart, une unité) pour diminuer le tonus de repos de ces muscles et ne pas diminuer leur force. En chirurgie, de nouvelles possibilités de traitement du vieillissement précoce comprennent des actes associant des affaiblissements musculaires segmentaires, des microl...