Avec le vieillissement de la population, la prise en charge thérapeutique des sujets très âgés, atteints d'un rétrécissement aortique calcifié serré (RAC) et de multiples comorbidités, devient un problème fréquent et difficile à gérer. La chirurgie cardiaque est le plus souvent récusée, et ces patients peuvent bénéficier d'un traitement palliatif par valvuloplastie aortique percutanée. Patients et méthodes : nous avons analysé de façon rétrospective, à partir de janvier 2002, les données techniques et les complications intrahospitalières dans une série consécutive de 141 patients (45 % de femmes, âge moyen 83 10 ans), atteints d'un RAC non chirurgical fortement symptomatique. Le score de Parsonnet était de 41 ± 8 et l'Euroscore de 10 ± 2. Les patients dilatés avant implantation d'une valve aortique percutanée ont été exclus. La technique a été réalisée sous anesthésie locale par voie artérielle rétrograde ou par voie antérograde transseptale. Une stimulation cardiaque rapide (220 batt/min) a été réalisée lors des gonflages afin de stabiliser le ballonnet. Résultats : la surface aortique a augmenté de 0,59 ± 0,19 à 1,02 ± 0,34 cm² (p < 0,001) et le gradient transvalvulaire moyen a baissé de 49,3 ± 21,2 à 22,2 ± 11,8 mmHg (p < 0,001). Il y a eu 6 (4 %) décès (3 en cours de procédure) et 9 (6 %) complications non fatales: 2 accidents vasculaires cérébraux (AVC) transitoires, 8 complications vasculaires périphériques non chirurgicales et 5 blocs auriculo-ventriculaires (BAV) complets transitoires (complications éventuellement associées). La durée de l'hospitalisation a été de 5,6 ± 3 jours. Conclusion: pour une équipe entraînée, la valvuloplastie aortique est devenue un geste simple de cardiologie interventionnelle, associé à un risque faible de complications. Cette technique palliative reste un recours utile pour de nombreux patients, dans l'attente de l'essor des valves artificielles aortiques percutanées.