IntroductionLa calciphylaxie observée le plus souvent chez les malades dialysés, se caractérise par des nécroses cutanées, mettant en jeu le pronostic fonctionnel et vital. Malgré des traitements locaux intensifs, le recours à la parathyroïdectomie est souvent nécessaire. Nous rapportons le cas d’une malade ayant une nécrose cutanée par calciphylaxie, chez laquelle la douleur et le processus nécrotique ont pu être contrôlés par des greffes de kératinocytes autologues obtenus par culture.ObservationChez une femme âgée de 75 ans, suivie en hémodialyse pour une insuffisance rénale chronique sur une néphroangiosclérose, survenait une ulcération nécrotique très douloureuse de la jambe gauche. Malgré des autogreffes en pastilles, les lésions s’aggravaient rapidement. Les examens biologiques montraient une augmentation de la calcémie, de la phosphorémie et de la parathormonémie avec des éléments d’imagerie en faveur d’un adénome parathyroïdien. Malgré l’absence de biopsie cutanée, le diagnostic de nécrose cutanée par calciphylaxie avec hyperparathyroïdie tertiaire était retenu. Les apports phosphocalciques étaient maîtrisés et un traitement par greffes de kératinocytes était débuté (Epibase®). Après trois poses de greffons, la douleur s’amendait, le processus nécrotique s’arrêtait et un début de cicatrisation était amorcé. Une parathyroïdectomie partielle était réalisée deux mois après la première pose de greffons. À trois mois la malade était guérie.DiscussionLa calciphylaxie correspond à une vasculopathie obstructive secondaire à des calcifications artériolaires entraînant des nécroses cutanées. Le diagnostic doit être porté le plus rapidement possible, car elle est souvent fatale, par surinfection ou complications ischémiques. Dans notre cas, les poses de greffons de kératinocytes autologues ont permis la sédation des phénomènes douloureux des vastes plages de nécrose après équilibre phosphocalcique. La parathyroïdectomie a pu être pratiquée dans de meilleures conditions.