IntroductionLes ulcères de jambe relèvent de causes variables dominées par l’insuffisance veineuse et l’artériopathie périphérique. Les ulcères observés chez les sujets traités au long cours par l’hydroxyurée sont beaucoup plus rares.ObservationUne femme âgée de 66 ans, ayant une maladie de Vaquez traitée par hydroxyurée depuis 4 ans, avait une ulcération de la malléole externe gauche évoluant depuis 1 mois. Les pouls périphériques étaient présents et symétriques et il n’y avait pas d’insuffisance veineuse patente. L’évolution avec un traitement local symptomatique pendant 2 mois était marquée par une augmentation de la taille de l’ulcère. Le rôle de l’hydroxyurée dans la genèse et l’entretien de cet ulcère de jambe était alors évoqué. L’évolution, après arrêt de l’hydroxyurée, était marquée par une réduction progressive de la taille de l’ulcère. Deux mois plus tard, l’ulcère avait complètement cicatrisé.DiscussionNous avons retenu le rôle prépondérant de l’hydroxyurée puisque l’ulcère malléolaire a rapidement cicatrisé à l’arrêt de ce traitement. L’atrophie cutanée causée par l’hydroxyurée suivie d’un traumatisme minime, associée à une détérioration des mécanismes de réparation de l’ADN cellulaire amènerait à la formation d’ulcères cutanés persistants. L’hydroxyurée pourrait aussi altérer la microcirculation et induire une anoxie tissulaire expliquant la survenue d’ulcères cutanés après un traumatisme minime ainsi que leur caractère souvent douloureux.