Traitement analgésique/antipyretique: ibuprofène ou paracétamol? Mise au point.
Auteurs : Olive G1Les effets indésirables de l'aspirine, syndrome de Reye chez l'enfant en particulier, font que dans les syndromes douloureux ou fébriles courants, le praticien utilise maintenant en première intention des médicaments comme l'ibuprofène ou le paracétamol. Leurs caractéristiques pharmacocinétiques ne sont pas superposables: si tous deux sont absorbés rapidement et ont une biodisponibilité élevée, l'ibuprofène à la différence du paracétamol se caractérise par une forte liaison aux protéines plasmatiques et un volume de distribution limité. Les deux produits sont métabolisés en dérivés conjugués inactifs au niveau hépatique, mais le paracétamol est également transformé en un dérivé d'oxydation - normalement réduit par le gluthathion - qui, en cas de surdosage aigu avec épuisement du glutathion endogène, peut être à l'origine d'une hépatotoxicité redoutable. L'âge et l'insuffisance rénale ou hépatique légère à modérée ne modifient pas notablement leurs paramètres pharmacocinétiques et ne nécessitent donc pas d'ajustement posologique. Les essais cliniques ont montré que les deux produits ont une efficacité clinique comparable sur la douleur et la fièvre, avec peut-être un léger avantage à l'ibuprofène. En pratique, le choix repose sur les habitudes du prescripteur, les préférences du patient (ou de ses parents), et surtout sur le contexte pathologique et l'existence d'éventuelles contre-indications.