IntroductionLe syndrome des grosses mains est une complication de la toxicomanie injectable. Les œdèmes des mains et des avant-bras sont volumineux et entraînent une gêne fonctionnelle et esthétique. À ce jour, aucun traitement n’a prouvé son efficacité dans cette pathologie. Nous rapportons l’intérêt des bandages peu élastiques dans deux observations.ObservationsUn homme et une femme, âgés de 40 et 34 ans, toxicomanes par voie veineuse (héroïne, cocaïne) avec un syndrome des grosses mains ont été hospitalisés pour traitement comportant des bandages quotidiens peu élastiques multicouches pendant 11 jours. Les diminutions volumétriques, calculées par l’assimilation des segments de membres à des troncs de cônes, ont été de 16 p. 100 à gauche et 12 p. 100 à droite dans un cas et de 31 et 17 p. 100 dans l’autre cas. Les mesures périmétriques au niveau de la main ont diminué de 4,3 cm à gauche et de 3,2 cm à droite pour l’un et de 2,5 et 1,9 cm pour l’autre. Les deux malades ont appris les techniques d’auto-bandages et, à la sortie, une compression élastique sous forme de gantelet a été adaptée. Avec un recul de 18 mois, le bénéfice du traitement se maintenait dans un cas et nécessitait une seconde hospitalisation dans l’autre cas en raison de la mauvaise compliance (pas de réalisation d’auto-bandages, ni port de compression élastique).DiscussionLa physiopathologie de ces œdèmes est probablement multifactorielle : insuffisances lymphatique, veineuse et toxicité propre des substances injectées. Les bandages peu élastiques suivis du port d’une compression élastique, traitement utilisé dans les lymphœdèmes, sont efficaces pour diminuer le volume des grosses mains des toxicomanes.