ButDéfinir les aspects cliniques et microbiologiques des abcès cornéens pris en charge dans le service d’Ophtalmologie du Centre Hospitalier Universitaire de Bordeaux.Matériels et méthodesNous avons mené une étude rétrospective des patients hospitalisés au CHU de Bordeaux entre le mois de janvier 2000 et le mois d’août 2003 pour une kératite bactérienne sévère. Les caractéristiques cliniques (âge, facteurs de risque, acuité visuelle), évolutives et microbiologiques ont été soumises à une analyse statistique.RésultatsSoixante-treize patients ont présenté une kératite bactérienne sévère entre janvier 2000 et août 2003. L’âge moyen était de 44 ans. Le délai moyen de consultation était de 6 jours. Un facteur de risque a été identifié dans 93,1 % des cas. Les plus fréquents ont été les suivants : le port de lentilles de contact (50 %), une kératopathie chronique (25 %), un traumatisme cornéen (8,8 %), une immunodépression générale (8,8 %), une chirurgie cornéenne (7,3 %). Le prélèvement cornéen a permis d’isoler une bactérie dans 57,7 % des cas.Pseudomonas aeruginosa(29,2 % des bactéries) etStaphylococcuscoagulase négatif (22,9 %) ont été les espèces les plus fréquemment rencontrées. Les bacilles Gram négatif et les cocci Gram positifs étaient représentés de façon égale. Lors du port de lentilles de contact, les bacilles Gram négatif étaient largement prédominants (59,3 % des bactéries sous lentilles). L’évolution défavorable était statistiquement déterminée par l’importance de la réaction inflammatoire de la chambre antérieure et par l’acuité visuelle initiale.ConclusionDans cette étude, les bacilles Gram négatif, espèces plus virulentes, étaient largement incriminés en cas de kératite sévère sous lentille de contact. Ce résultat apparaît complémentairement à la recrudescence générale des abcès dus aux cocci Gram positifs.