• Cette étude se propose d'évaluer l'importance du handicap visuel à l'Institut d'Ophtalmologie Tropicale d'Afrique (IOTA) dans la population la plus active sur le plan économique et social. Il s'agit d'une enquête hospitalière transversale sur deux mois, menée à l'IOTA, centre de 3' référence en ophtalmologie, qui a permis d'inclure 828 patients âgés de 18 à 50 ans, venus pour une première fois en consultation entre le 1^er avril et le 4 mai 2003. Chaque patient a subi un examen ophtalmologique complet et les données ont été recueillies sur un formulaire d'enquête. Huit cent vingt huit patients ont été inclus dans l'étude. Le principal motif de consultation était la baisse d'acuité visuelle pour 40 % d'entre eux. Le bilan diagnostic avait retrouvé 626 cas (75,6 % ) d'atteintes organiques et 153 cas (18,5 %) d'amétropies. L'examen oculaire était normal pour 49 patients (6 %). La cécité binoculaire (48 cas) représentait 5,8 % des cas. Les causes étaient dominées par la cataracte (29,2%). Les manifestations oculaires du VIH/SIDA représentaient la 3^e cause de cécité binoculaire avec 14,6 % cas, ce qui montre que le VIH/SIDA serait en train de modifier les données épidémiologiques de la cécité, une transition épidémiologique à prendre en considération. La cécité monoculaire (95 cas) représentait 11,5 % de l'ensemble des patients. Les traumatismes (50,5 %), les infections (26 %) les affections dégénératives (18 %) en étaient les principales causes. La basse vision (70 cas) représentait 8,5 % cas. Les causes étaient dominées par les amétropies (23 %). Il y a peu d'enquêtes en milieu hospitalier sur les causes de cécité. Le résultat le plus marquant de cette étude est la place importante prise par les complications oculaires de l'infection par le VIH. L'importance de la basse vision, souvent négligée en Afrique de l'Ouest, est à souligner.