Une étape vers la restauration de la tolérance immunitaire au soi dans les maladies auto-immunes humaines.
Auteurs : Chatenoud L1>Dans les pays industrialisés, au cours des dernières décennies, l'incidence du diabète autoimmun insulinodépendant, ou diabète de type 1, s'est accrue de manière importante, comme d'ailleurs celle de la plupart des maladies auto-immunes. Le traitement conventionnel du diabète de type 1 est palliatif, reposant sur l'administration chronique d'insuline exogène. Ce traitement présente de nombreux inconvénients: nécessité de recourir à des injections multiples, risque d'hypoglycémie et, surtout, une incapacité à prévenir complètement la survenue des complications dégénératives. Ces problèmes expliquent l'attention croissante portée aux nouvelles stratégies d'immuno-intervention utilisant des produits biologiques tels que les anticorps monoclonaux anti-CD3. Ces outils sont en mesure de «reprogrammer» le système immunitaire afin de restaurer la tolérance vis-à-vis des autoantigènes des cellules β pancréatiques. Le traitement par anticorps anti-CD3, dont l'efficacité a initialement été démontrée chez la souris, a récemment fait l'objet d'études cliniques qui ont fourni des résultats très encourageants. Les anticorps anti-CD3 pourraient représenter une nouvelle catégorie de médicaments permettant de contrôler à long terme des réactions auto-immunes pathogènes, tout en préservant la capacité de l'hôte à réagir vis-à-vis d'antigènes exogènes.