Les lésions du complexe triangulaire du poignet (TFCC :triangular fibrocartilage complex) ont parfaitement été démembrées par Andrew Palmer dès 1989 et ont largement bénéficié des progrès de l'arthroscopie du poignet dont elles constituent l'indication princeps. On distingue ainsi, selon Andrew Palmer, des lésions traumatiques (classe 1) individualisées selon leur siège : central (1-A), périphérique ulnaire (1-B), périphérique radial (1-D) ou distal (1-C). Les lésions centrales sont classiquement associées à une variance ulnaire positive. La symptomatologie clinique évoque un syndrome de dérangement interne du poignet. Le traitement chirurgical repose essentiellement sur l'arthroscopie, il est guidé par l'histopathologie du complexe triangulaire. Les lésions périphériques cubitales (1-B) situées en zone vascularisée (donc à potentiel de cicatrisation), sont accessibles à une réinsertion arthroscopique (technique de Whipple, de Poehling ou dérivées) ou d'une ostéosynthèse en cas de fracture de la base de la styloïde ulnaire. Les lésions fibrocartilagineuses centrales (1-A) ou radiales (1-D) sont non vascularisées et n'ont donc aucune possibilité de cicatriser; elles bénéficient alors idéalement du débridement endoscopique des lésions instables sources du dérangement interne. Les lésions de classe 1-C justifient habituellement d'une simple régularisation arthroscopique, seules les ruptures complètes pourraient nécessiter une suture directe. Les lésions dégénératives de classe 2 sont graduées selon l'évolution de la chondropathie et s'inscrivent dans un syndrome d'hyperpression interne par positivation excessive — constitutionnelle ou acquise — de la variance ulnaire. La symptomatologie clinique les différencie des simples perforations physiologiques fréquentes après l'âge de 50 ans. L'arthroscopie permettra de régulariser les lésions instables et même de normaliser la variance par fraisage de la tête cubitale chondropathique (wafer procedure). Seules les lésions à variance ulnaire supérieure à +3 mm ou les échecs de traitement minimalement invasif, justifient, dans notre expérience, d'une ostéotomie accourcissante de l'ulna.