IntroductionLe mycosis fongoïde comporte rarement un tropisme prépondérant pour les as pilosébacées et sudorales. Nous rapportons le cas d’un homme atteint d’un mycosis fongoïde associant syringotropisme et pilotropisme sans mucinose folliculaire.ObservationUn homme de 51 ans avait des plaques érythémateuses infiltrées, alopéciques, des lésions kystiques pseudo-comédoniennes, des kératoses folliculaires diffuses et une ulcération du membre inférieur gauche. Il n’y avait pas d’adénopathie ni d’hépato-splénomégalie palpables. Le malade se plaignait d’une hypohidrose. Les examens histologiques cutanés étaient en faveur d’un lymphome cutané T pilotrope sans mucinose folliculaire ; l’étude immunohistochimique et l’analyse en biologie moléculaire du réarrangement des gènes du récepteur T montraient la présence d’un clone lymphocytaire T cutané. En histologie standard, une infiltration lymphocytaire des structures glandulaires eccrines avec hyperplasie des canaux et des cavités glandulaires était également présente, l’ensemble définissant l’hyperplasie syringolymphoïde.DiscussionDeux caractéristiques histopathologiques rarement observées dans les lymphomes cutanés T sont présentes chez ce malade : l’hyperplasie syringolymphoïde et le pilotropisme sans mucinose folliculaire. Le diagnostic nécessite la réalisation de biopsies cutanées intéressant les structures annexielles pilaires et eccrines et peut être étayé par l’étude du réarrangement des gènes du récepteur T. Le syringotropisme avec hyperplasie syringolymphoïde et le pilotropisme sans mucinose folliculaire correspondent à des variantes de mycosis fongoïde.