L’oscillopsie est la perception erronée d’une instabilité de la scène visuelle. Il s’agit d’un symptôme invalidant et source d’une dégradation de l’acuité visuelle, observé dans différentes circonstances pathologiques en neurologie. Le but de cet article de synthèse est d’une part, d’aider à reconnaître cliniquement les différents mécanismes physiopathologiques pouvant conduire à une oscillopsie, et d’autre part, d’approcher les différentes prises en charge thérapeutiques possibles. L’oscillopsie résulte le plus souvent d’une instabilité oculomotrice anormale, comme un nystagmus, un autre mouvement oculaire anormal ou une insuffisance du réflexe vestibulo-oculaire. Il est important de comprendre le mécanisme de ces anomalies oculomotrices, ce d’autant que les progrès de la recherche en pathologie oculomotrice ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques notamment pharmacologiques. L’oscillopsie pourrait aussi théoriquement résulter d’un dysfonctionnement des systèmes d’intégration qui participent à l’élaboration de la constance spatiale lors des déplacements du regard. Les données cliniques dans ce deuxième cas sont méconnues. Cependant, il nous apparaît que certains symptômes visuo-perceptifs par lésion temporo-pariétale pourraient s’apparenter à des oscillopsies et résulter d’un déficit de l’élaboration de la constance spatiale.