Les auteurs rapportent l'observation d'un patient âgé de 27 ans, sportif, sans antécédents, présentant un bloc auriculoventriculaire (BAV) complet d'apparition récente, révélé par une dyspnée d'effort et des syncopes. L'exploration électrophysiologique affirmait le siège nodal du BAV. L'imagerie par résonance magnétique nucléaire montrait l'existence d'un hypersignal septal en mode T1 rehaussé après injection de Gadolinium et la conservation de la fonction ventriculaire gauche, et révélait l'existence d'un infiltrat du parenchyme pulmonaire, confirmé par la tomodensitométrie thoracique. L'examen anatomopathologique des biopsies bronchiques montrait la présence d'un granulome épithélioïde gigantocellulaire sans nécrose caséeuse compatible avec le diagnostic de sarcoïdose. La stimulation ventriculaire programmée n'a induit aucune arythmie ventriculaire. Le patient a bénéficié de l'implantation d'un stimulateur cardiaque double chambre en raison du caractère permanent du BAV et de sa mauvaise tolérance clinique, associée à une corticothérapie (prednisolone 1 mg/kg par jour). Après 18 mois de suivi, le patient est asymptomatique, avec la récupération d'une conduction atrioventriculaire normale à l'ECG. Après avoir discuté les différentes étiologies de BAV, les auteurs soulignent l'intérêt de réaliser un bilan étiologique exhaustif chez le sujet jeune. L'atteinte cardiaque inaugurale révélant la sarcoïdose et le caractère spectaculairement résolutif du BAV sous traitement font l'originalité de cette observation. La survenue d'un BAV complet compliquant une sarcoïdose pose, par ailleurs, un problème de prise en charge thérapeutique et un problème pronostique.