Blocs de conduction nerveuse et neuropathies.
Auteurs : Lefaucheur JP1, Boërio D, Créange AUn bloc de conduction motrice est défini par une réduction d'amplitude et/ou de surface d'une réponse motrice évoquée par une stimulation nerveuse proximale par rapport à celle évoquée par une stimulation distale appliquée sur le même tronc nerveux. Les mécanismes physiopathologiques pouvant mener à l'existence d'une figure de bloc de conduction comprennent des processus de démyélinisation segmentaire, d'interruption axonale récente, ou des anomalies d'excitabilité axonale par dysfonction canalaire ionique ou modification du potentiel membranaire. Ces phénomènes peuvent être d'origine mécanique compressive, ischémique ou inflammatoire dysimmunitaire. La confrontation des données cliniques, biologiques, et des éléments fournis par l'examen électroneuromyographique permet d'établir le diagnostic étiologique d'une atteinte nerveuse comprenant des blocs de conduction. Parmi les neuropathies caractérisées par l'existence de blocs de conduction, on distinguera un groupe de neuropathies très particulières, d'origine dysimmunitaire, qui sont les neuropathies multifocales avec blocs de conduction persistants, dont on distingue des formes purement motrices et des formes sensitivo-motrices. Les spécificités cliniques, électrophysiologiques, biologiques et thérapeutiques de ces deux entités seront discutées.