L’immunohistochimie (IHC) est devenue une technique d’appoint indispensable en anatomie pathologique. Elle ne peut être interprétée qu’en fonction des orientations diagnostiques cliniques et morphologiques. Nous détaillerons dans cette revue les apports dans la classification du cancer bronchique : carcinome bronchique à petites cellules et autres tumeurs neuroendocrines, carcinome basaloïde, carcinome à grandes cellules. L’IHC permet avec une bonne sécurité de répondre à la question : le cancer intrathoracique est-il d’origine primitive ou secondaire dans le cadre des adénocarcinomes ? La réponse est moins évidente dans le cadre des carcinomes à grandes cellules ou des carcinomes épidermoïdes, ou pour les tumeurs de présentation pleurale ou médiastinale. Cette technique intervient également comme aide pour le diagnostic d’entités rares : carcinomes de morphologie inhabituelle (sécréteurs d’alpha-fœtoprotéine ou de bêta-HCG), mélanomes, lymphomes, sarcomes. Par la mise en évidence de cellules carcinomateuses dans les structures de voisinage (plèvre) ou les ganglions, elle contribue au staging du cancer bronchique, si ces éléments en petit nombre sont morphologiquement peu visibles. Enfin, elle peut apporter des éléments pronostiques (marqueur de prolifération, marqueur de différenciation) ou prédictifs de réponse à la thérapeutique (chimiothérapie ou thérapeutiques ciblées). Elle est parfois demandée dans un but médicolégal : affirmer, chez un patient exposé à l’amiante, que le cancer bronchique est primitif. Au vu de toutes ces situations, elle nécessite un panel étendu d’anticorps. D’autres techniques morphologiques, comme l’hybridationin situ,ou des techniques de biologie moléculaire viendront compléter, dans l’avenir, le diagnostic histologique.