ProposLa fréquence de la carence en vitamine B12 a, pour conséquence, une prescription courante du dosage de la vitaminémie B12 dans un service de médecine interne, qui peut paradoxalement révéler une hypervitaminémie B12. L’objectif de ce travail est d’évaluer les pathologies sous-jacentes et l’éventuel intérêt diagnostique des hypervitaminémies B12 dans un service de médecine interne.MéthodesIl s’agit d’une étude épidémiologique rétrospective, concernant les patients hospitalisés dans un service de médecine interne de décembre 2005 à juillet 2006 qui présentent une hypervitaminémie B12, selon les normes du laboratoire (200–950 pg/mL).RésultatsLa découverte d’une hypervitaminémie B12 n’est pas rare (18,5 % des dosages réalisés) et dans la plupart des cas, elle est associée à une ou plusieurs pathologies, parmi lesquelles on retrouve des hépatopathies aiguës ou chroniques (notamment d’origine alcoolique), des néoplasies solides variées, des hémopathies malignes (syndrome myélodysplasiques, myéloprolifératifs, myélomes), des insuffisances rénales et des anomalies hématologiques transitoires (hyperleucocytoses neutrophiliques, hyperéosinophilies), les apports exogènes en B12 et la leucémie myéloïde chronique (LMC) représentant moins de 5 % de notre effectif.Il n’existe pas de corrélation entre le taux de vitamine B12 et le nombre de pathologies associées responsables, mais des taux élevés de B12 (>1275 pg/mL) sont associés de façon significative à la présence d’hémopathies malignes (p < 0,05). De façon intéressante, les néoplasies solides retrouvées n’étaient dans la majorité des cas, ni connues, ni à un stade métastatique.ConclusionLes taux les plus élevés de vitaminémie B12 sont associés de manière significative aux hémopathies malignes dans une population de médecine interne. Le laboratoire référent devrait sensibiliser les cliniciens aux nombreuses orientations diagnostiques qui peuvent découler de la découverte d’un taux élevé de vitaminémie B12.