IntroductionLa folliculite àMalasseziaest décrite essentiellement chez des sujets vivant en climat chaud et humide ou chez des malades immunodéprimés. Sa fréquence en France est inconnue. Nous rapportons une série de 26 cas de folliculites àMalassezia. Leurs caractéristiques cliniques, les facteurs favorisants, les résultats des examens mycologiques et/ou histologiques et l’effet des traitements prescrits ont été comparés à ceux de la littérature.Malades et méthodesIl s’agissait d’une étude rétrospective chez des malades recensés à l’Hôpital Saint-Louis entre mai 2002 et avril 2004. Les critères d’inclusion étaient l’existence d’une folliculite du tronc avec un prélèvement mycologique direct positif et/ou un examen histologique montrant la présence d’abondants amas intrafolliculaires deMalassezia.RésultatsVingt-deux hommes et quatre femmes (sex-ratio H/F : 5,5) âgés en moyenne de 46 ans ont été recrutés. Cinq malades (19 p. 100) étaient immunodéprimés. La durée moyenne d’évolution était de 61 mois chez les sujets non-immunodéprimés. Le tableau clinique était stéréotypé, avec une éruption de papules et de pustules superficielles folliculaires prédominant au tronc, généralement prurigineuses (70 p. 100). L’examen mycologique direct trouvait des amas de levures dans 89 p. 100 des cas et l’examen histologique montrait une image de folliculite avec amas intrafolliculaires deMalasseziadans 33 p. 100 des cas. Soixante-cinq pour cent des malades avaient reçu avant le diagnostic un ou plusieurs traitements antibactériens et/ou antiacnéiques, toujours inefficaces. Les traitements par kétoconazole topique, par kétoconazoleper oset par l’association kétoconazoleper oset topique permettaient une guérison chez respectivement 12 p. 100, 75 p. 100 et 75 p. 100 des malades, guérison toujours suivie d’une rechute dans les 3 à 4 mois après l’arrêt du traitement.DiscussionMalgré un tableau clinique stéréotypé, la folliculite àMalasseziaest sans doute une pathologie méconnue comme en témoignent le retard diagnostique et les traitements prescrits en première intention. Dans notre étude, l’examen mycologique direct a été plus contributif que l’examen histologique. Le traitement est difficile, car les rechutes sont quasi-constantes à l’arrêt des traitements antifongiques actuellement proposés.ConclusionLe diagnostic de folliculite àMalasseziadoit être évoqué devant toute éruption folliculaire prurigineuse du tronc du sujet adulte d’âge moyen ou immunodéprimé. La fréquence importante des rechutes rend de nouveaux essais thérapeutiques nécessaires.