IntroductionLa prise en charge des condylomes anogénitaux de l’enfant peut s’avérer délicate, surtout en cas de lésions profuses, et pose le problème de l’identification du mode de transmission.Malades et méthodesLes dossiers de tous les enfants adressés à la plate-forme Laser du CHU de la Conception à Marseille entre 1995 et 2005 pour le traitement de condylomes anogénitaux profus ont été étudiés de façon rétrospective. L’objectif principal était d’évaluer l’efficacité et la tolérance du traitement par laser CO2des condylomes anogénitaux. L’objectif secondaire était d’étudier le mode de contamination.RésultatsDix-sept enfants âgés de 2 à 11 ans ont été pris en charge. Tous ont été examinés de façon standardisée, de même que leur fratrie et parents, avec recherche de signes d’infection à papillomavirus humain et d’éléments en faveur de sévices sexuels. Le traitement par laser était pratiqué par le même opérateur sous anesthésie générale. Pour tous, la cicatrisation a été rapide sans complication ni séquelle fonctionnelle. Deux enfants ont été perdus de vue. Dix enfants (66,7 p. 100 des enfants traités) n’ont présenté aucune récidive après une seule séance de laser CO2. Une contamination verticale a été retenue chez six enfants, une contamination horizontale chez sept enfants. Pour quatre enfants, le mode de contamination est resté inconnu. Aucun cas d’abus sexuel n’a été avéré.ConclusionLe caractère indolore du traitement par laser CO2, la rapidité de la cicatrisation, le faible taux de complication et de récidive, et le risque cicatriciel minime en font une technique de choix pour la prise en charge des condylomes anogénitaux profus de l’enfant. La contamination verticale est la plus fréquente et les sévices sexuels qui doivent toujours être recherchés restent rares.